Les propriétés du CBD peuvent vous sembler trop nombreuses pour être vraies. Comment un seul composé peut-il avoir autant de vertus ?
Dans cet article, je vous propose d’étudier les mécanismes expliquant les effets du CBD sur l'organisme. Nous parlerons quand c’est possible des récepteurs impliqués dans les effets du CBD et les conséquences sur le corps humain. Certaines propriétés n’étant pas encore complètement comprises, certains témoignages seront mentionnés également (sans être expliqués au niveau de leurs mécanismes d’action).
Attention : les propriétés évoquées dans cet article mélangent témoignages, études scientifiques et propriétés bien-être. En aucun cas le CBD que nous proposons ne se substitue à un traitement médical. Les quantités que nous conseillons ne sont pas comparables à celles testées dans certaines études (parfois 1500 mg pour certains enfants atteints d’épilepsie). Il est ici question du potentiel du CBD.
Les effets du CBD sur les neurones
Les propriétés antiépileptiques et neuroprotectrices du CBD sont parmi les plus étudiées . Le cannabidiol apaise les neurones trop sensibles, diminuant le risque de crise d’épilepsie ainsi que leur intensité. Cet effet serait lié à l’apaisement de canaux ioniques (TRPV1) notamment. Ces derniers s'ouvrent trop facilement et déclenchent une cascade de communication désordonnée entre les neurones.
En plus de cet effet direct sur les messages émis entre les neurones, le CBD aurait également un rôle dans le combat contre les les dégâts cellulaires . Il possède en effet des propriétés antioxydantes et anti inflammatoires. Il serait une piste intéressante comme traitement contre les maladies neurodégénératives , bien que son efficacité (seul ou couplé à d’autres molécules) doivent encore faire l’objet de tests.
Les effets du CBD sur les neurotransmetteurs
L’effet du CBD, même s’il est moins puissant que certaines molécules plus spécialisées (qui activent un seul récepteur de manière appuyée), est assez large.
En effet, le cannabidiol à une influence sur les récepteurs :
- Sérotoninergiques : ce système est impliqué dans la gestion de l’humeur, du sommeil, de la prise de risque (favorise plutôt la sécurité) et la douleur. Ce système est la cible principale de certains antidépresseurs.
- Dopaminergiques : Cette voie est impliquée dans le système de récompense (volonté de reproduire les comportements agréables), la motivation et la prise de risque (plutôt en la favorisant). C’est une voie impliquée dans certaines maladies comme Parkinson .
- Gabaergiques (récepteur au GABA, ou acide γ-aminobutyrique) : ce système est plutôt inhibiteur. Il a tendance à calmer l’excitation des neurones (une inhibition de ce système provoquera donc une excitation neuronale). ils sont la cible principale des Benzodiazépines.
Le CBD aurait donc potentiellement des effets sur l’humeur, le sommeil et la douleur , ce qui explique que ce soit les motifs principaux de sa consommation. En jouant sur plusieurs paramètres à la fois, le cannabidiol est décrit comme ayant un effet positif sur la résilience mentale, les capacités de réflexion, de concentration, de socialisation …
Ce sont toutefois des notions difficiles à vérifier dans une étude scientifique (par rapport à une mesure physique comme la tension, une analyse de prise de sang, etc.). Par ailleurs, il existe une grande variabilité de réponse entre les individus, ce qui complique encore les conclusions vis-à-vis du CBD.
Effets du CBD sur les muscles : effet apaisant en passant par les nerfs
Nous avons vu que le CBD apaise le système nerveux . Cela peut aider dans le cas d’une pathologie activant de manière anormale la contraction musculaire (certaines crises d’épilepsie, spasticité de la sclérose en plaque…).
En diminuant l’influx nerveux, le CBD provoque la décontraction musculaire .
D’autres populations comme les sportifs peuvent bénéficier des ces effets.
Lors du (sur)entraînement, les muscles sont parfois soumis à une demande trop intense d’activation par les nerfs. Cela peut amener à une fatigue dite “nerveuse” du muscle, qui ne répond plus lorsqu’il est sollicité.
Le CBD peut alors aider à la récupération afin d’apaiser la voie nerveuse sur sollicitée. Cet effet étant extrêmement complexe, il est encore à l’étude, car d’autres aspects du CBD pourraient aider dans la récupération sportive .
Les effets du CBD sur l’inflammation
Les effet du CBD sur l’inflammation sont de plus en plus prouvés sur la peau et les modèles animaux, mais les conclusions prendront encore plusieurs années chez l’homme pour être connues du fait du grand nombre de paramètres liés à l’inflammation. Les effets directs du CBD pourraient abaisser le niveau de molécules pro inflammatoires (appelées cytokines). Cela expliquerait l’intérêt des chercheurs pour les propriétés du CBD concernant certains cancers (où l’inflammation joue un rôle important) et maladies neurodégénératives.
Le CBD pourrait également avoir un effet sur les dommages cellulaires en rendant la cellule plus résiliente . Il pourrait également apaiser les cellules immunitaires trop sensibles (maladies inflammatoires, allergies…) en apaisant le microenvironnement cellulaire. Cependant ces hypothèses probables mais très complexes à vérifier, doivent encore faire l’objet d'études (qui sont difficiles, longues et coûteuses à mettre en place).
Il existe également des effets indirects du CBD sur l’inflammation .
En jouant sur le sommeil et le stress, le CBD peut avoir un impact sur le niveau d’inflammation de l’organisme (cycle du cortisol par exemple, hormone pouvant augmenter l’inflammation). Ces explications sont également valables concernant les effets du CBD sur la perception douloureuse .
Les effets du CBD sur les douleurs
Comme pour l’inflammation, le CBD peut agir sur la douleur de plusieurs façons : certaines études indiquent que le score douloureux est plus bas après la consommation de CBD, ce qui indique qu’il pourrait avoir un effet sur la perception douloureuse.
Seul (sans THC), le CBD semble tout particulièrement efficace dans un type de douleur: les neuropathies (nerfs endommagés ou transmettant un signal de douleur sans stimulus extérieur).
En jouant sur le sommeil et l’humeur, le CBD aide également à mieux gérer la douleur au jour le jour, ce qui augmente la qualité de vie des personnes souffrantes.
En jouant sur l’inflammation, le CBD pourrait également limiter la douleur , car les deux phénomènes sont étroitement liés.
Effets antioxydant, séborégulateur et protecteur de la peau
Ces propriétés sont listées par la commission européenne et sont particulièrement intéressantes en cosmétique.
Elles sont également renforcées lorsque le CBD est combiné à l’huile de graines de chanvre .
Cela pourrait grandement bénéficier à certaines maladies de peau liées au stress et à l’inflammation comme le psoriasis, l’eczéma, l’acnée de l’adulte… En cas de peau abîmées, d’accidents, d’opération, le CBD pourrait également aider à retrouver une peau souple et moins irritée .
Le CBD est-il mauvais pour le cœur ?
Pas du tout ! C’est le THC qui peut s’avérer cardiotoxique .
Le CBD, lui, joue plutôt le rôle d’un hypotenseur. Il faut donc simplement faire attention si un traitement pour le cœur à base de bêta bloquant est en cours (éventuellement pour les personnes âgées pouvant faire des chutes de tension en se levant également).
Ce que le CBD ne fait pas
Le CBD ne provoque pas d’effet psychotrope tout simplement car il n’active pas les récepteurs CB1, contrairement au THC .
Cela transparaît également dans les autres actions du CBD : elles sont beaucoup plus douces dans les mécanismes d’activation ou d’inhibition.
Le CBD étant plutôt un facilitateur (il aide au maintien de l’équilibre du corps), il ne provoque pas de dépendance, de tolérance ou de syndrôme de sevrage.
Ce que le cannabidiol pourrait faire (encore à l’étude)
- Aider les personnes atteintes d’anxiété et de syndrome de stress post-traumatique .
- Aider les personnes en sevrage (THC, benzodiazépine, morphiniques)
- Aider à diminuer les quantités de médicaments . L’inhibition enzymatique provoquée par le CBD augmente le temps qu’un principe actif passe dans l’organisme. Il serait possible d’adapter les dosages pour diminuer les posologies tout en obtenant le même effet. Cela provoquerait moins d’effets indésirables et des économies pour le système de santé (et de sécurité sociale).
- Effet positif sur le microbiote . Certains patients témoignent d’un apaisement de certains symptômes de maladies digestives (Crohn, MICI, SCI…). De nombreuses femmes consomment du CBD lors de leur cycle et témoignent d’une baisse de la pénibilité de certains symptômes (douleurs, inflammation, crampes, troubles digestifs…). Il manque cependant de réelles études pour vérifier ces témoignages car les douleurs liées au cycle féminin sont souvent invisibilisées. Les propriétés antioxydantes du CBD pourraient aider au maintien d’une population bactérienne saine au profil anti inflammatoire (opposé à un profil pro inflammatoire de bactéries qui déclencherait les crises/symptômes).
- Le CBD agit probablement sur un cercle complexe de symptômes . C’est tout particulièrement visible en cas de maladie chronique. Le cannabidiol n’est ni le meilleur antidouleur, ni le meilleur somnifère, ni le meilleur antipsychotique, mais en agissant sur tous ces facteurs, il diminue la pénibilité de la maladie. Le cannabidiol semble jouer de manière positive sur la qualité de vie.Cela ouvre des potentiels pour les personnes en fin de vie ou victimes de maladies incurables/orphelines.
En conclusion
Le cannabidiol agit sur plusieurs récepteurs en même temps , ce qui complique les conclusions des études scientifiques. Il est difficile de dire quelle action sur quel récepteur est responsable de certains effets observés.
Enfin, il existe une grande différence de sensibilité entre chaque personne . Il peut paraître surprenant qu’une seule molécule puisse provoquer autant d’effets différents, cet article existe pour vous les résumer !
Sources
- Les mécansimes d’action potentiel du CBD dans l’épilepsie
- Le CBD ne provoquerait pas de tolérance, contrairement au THC
- Le CBD et la neuroprotection
- Les cibles thérapeutiques du CBD